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L’industrie automobile chinoise en surrégime

Dans Economie / Politique / Industrie

Cédric Pinatel

Les marques automobiles chinoises ont une capacité de production de 40 millions d’autos par an ce qui dépasse largement la demande des clients locaux. Toujours largement subventionnée, l’industrie chinoise doit donc absolument connaître le succès à l’exportation mais pour l’instant, la demande ne suit justement pas l’offre.

La MG4, une voiture chinoise qui se vend bien en Europe.
La MG4, une voiture chinoise qui se vend bien en Europe.

40 millions de voitures. Voilà la capacité de production actuelle de l’industrie automobile chinoise quand on fait la somme de toutes les marques locales. Il y en a beaucoup, des marques locales, puisque le Wall Street Journal ne comptabilisait pas moins de 123 constructeurs différents en Chine l’année dernière rien que sur la vente des automobiles électriques. Le dernier salon de l’automobile de Pékin témoignait d’ailleurs encore de l’extraordinaire nombre de marques de voitures dans ce pays qui représente, selon le type de voiture, le premier ou le second marché mondial au minimum.

Or, toujours d’après le Wall Street Journal, la demande des consommateurs chinois en voitures n’excède pas les 22 millions de voitures par an. Un rapport défavorable qui explique naturellement les gros efforts des marques chinoises au sujet de l’exportation de leurs modèles dans d’autres marchés du monde, y compris l’Europe où certains constructeurs comme MG ont déjà réussi de jolies percées.

Mais pour l’instant, les ventes à l’exportation semblent loin de pouvoir absorber la surcapacité de l’industrie automobile chinoise. Les journalistes du Monde rapportent à ce sujet la saturation des ports d’Anvers et de Zeerbruges, deux lieux stratégiques de stockage des véhicules chinois importés depuis la Chine en attente de leur distribution sur des marchés d’Europe. A Calloo près d’Anvers et à Zeerbruges, les installations permettent au total de stocker environ 130 000 véhicules et seraient devenues « trop exiguës » pour accueillir toutes les autos provenant de Chine. Les dirigeants du port prévoient de recevoir entre 600 000 et un million de voitures chinoises rien que sur l’année 2024, ce qui risque de compliquer encore la situation sachant que la distribution ne parvient déjà pas à suivre : « on a désormais parfois des voitures qui stationnent ici pendant un an ou un an et demi », d’après un employé de la société International Car Operators (ICO) qui gère le stockage de ces voitures sur ces ports d’arrivée cité par Le Monde.

Les journalistes du Monde décrivent une certaine opacité au sujet de ces voitures chinoises stockées en ces endroits, les responsables des sociétés concernées préférant garder le silence quand on leur demande si elles ne souffriraient pas d’une surcapacité liée à une demande européenne trop faible. Et la possibilité d’avoir bientôt de nouvelles taxes à l’importation des véhicules chinois en Europe (et dans d’autres marchés stratégiques comme celui des Etats-Unis) risque de ne pas arranger les choses.

L’administration chinoise continue de protéger ses marques électriques

Cette surcapacité de production de l’industrie automobile chinoise fait dire aux journalistes du Wall Street Journal que les très importantes mesures d’aide mise en place par l’administration chinoise pour la construction et la vente de voitures électriques (autant le pouvoir central que les collectivités) paraissent désormais superflues. Il faut cependant rappeler que ces subventions chinoises permettent aux marques d’afficher des prix extrêmement bas dans le pays et que leur arrêt brutal pourrait avoir un effet catastrophique sur leurs ventes. Ces mesures d’aides sont largement critiquées depuis l’année dernière par les gouvernements américains et la commission européenne, dénonçant leur esprit contraire aux règles du commerce international. Mais que se passera-t-il en Chine quand elles seront supprimées ?

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Si le basculement des industries automobiles européennes et américaines vers la technologie électrique a subitement mis les marques chinoises en position de force dans le monde grâce à la stratégie très précoce du gouvernement chinois sur ce type de véhicules, elles sont pour l’instant loin d’envahir l’Europe et les autres marchés importants de la planète. Leurs ventes, notamment sur le Vieux Continent, vont mécaniquement augmenter dans les années à venir (surtout que certaines marques projettent d’y bâtir localement des usines). Mais peut-être pas jusqu’à atteindre les 18 millions de voitures qu’il manque actuellement à l’industrie automobile chinoise pour faire tourner ses usines à plein régime, dans un marché dopé par les aides. Et si l’industrie automobile chinoise était à la veille d’une importante crise ?

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